Pas terrible ; mais presque
Actuellement, il y a un « débat » sur la « transition énergétique » . Ce « débat » donc, veut fixer comme objectifs les points suivants :
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Tout cela est fort louable à première vue, mais… lors des deux premiers chocs pétroliers, nous avions développé le nucléaire pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles dans la production d’électricité (chose encore vraie actuellement, puisque la France –toutes proportions gardées– émet autant de gaz à effet de serre par habitant que le Danemark qui a portant massivement investit dans l’éolien). Lors du troisième choc pétrolier (nous y sommes), nous faisons exactement l’inverse. Selon une logique toute cartésienne soit nous nous sommes trompés il y 40 ans, soit c’est maintenant.
Si je tente de synthétiser : dans un pays aux finances exsangues, nous nous orientons vers des modes de production qui sont toutes choses égales par ailleurs au moins aussi producteurs de gaz à effets de serre et plus dépendants aux énergies fossiles qu’à la sortie des 30 glorieuses ?
Par ailleurs, il est déplorable que ce fameux débat fasse l’impasse sur l’essentiel. En effet, il se focalise sur l’électricité, alors qu’elle ne représente que 20% de notre consommation finale d’énergie quand les énergies fossiles en représentent plus des deux tiers…
Pour conclure, il ne faudrait pas tomber dans le piège du « c’était mieux aaaaavant ». Mais notre avenir énergétique est surtout pour l’instant dans la mise en place d’une réelle politique structurante de notre économie pour améliorer l’efficacité énergétique actuelle et amorcer le plus sereinement possible la décroissance nécessaire à la survie de notre mode de vie démocratique.
Pourquoi la croissance telle qu’on la promet ne viendra pas ? La réponse est dans l’importance de la physique dans notre économie, plus prosaïquement, de sa dépendance vis à vis des énergies fossiles. Voici un développement synthétique de cette affirmation.
Amis (universitaires et pas uniquement géologues –private joke–), rappelez-vous ceci : être au pied du mur pour un piéton augure moins de conséquences fâcheuses que si c’est un bolide lancé à pleine vitesse…
Donc M. le président, au lieu de nous promettre d’écraser le champignon, faites en sorte que la France puisse « capitaliser » le freinage d’urgence.
Vous avez une petite heure devant vous ? Alors regardez cette vidéo !
Non seulement elle est fortement instructive et à ce titre nous permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure ; mais elle vous permettra de mieux juger les programmes des candidats à l’élection présidentielle. À vous de forger votre conviction à la lumière des faits.
Si ces informations vous ont donné faim d’en savoir plus, allez sur le site de Jean-Marc Jancovici.
Depuis quelques années maintenant je suis avec attention les écris d’un personnage haut en couleurs : Jean-Marc Jancovici. Ingénieur Energie-climat, consultant, membre du GIEC…
Ce personnage même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui, possède un esprit de synthèse d’une rare acuité et qui fait défaut à trop de personnes dans les spheres décisionnelles des états en ce qui concerne l’avenir énergétique de la planète.
Le 2 décembre dernier, il a publié une tribune dans la revue Les Echos qui vaut son pesant de cacahouètes et qui illustre parfaitement ce que je viens d’écrire plus haut.
Donc plutôt que de vous en faire une analyse forcément incorrecte, je vous invite à lire l’original sur le site de l’auteur.