Pas terrible ; mais presque

Après quelques mois d’at­tente (pour les per­sonnes bien infor­mées dont je ne fait pas par­tie -désolé-), Google sort sont navi­ga­teur bap­ti­sé « Chrome ».

L’ar­ri­vée d’un nou­veau navi­ga­teur pour­rait pas­ser pour quelque chose de tout à fait ano­din ; mais là, ce n’est pas n’im­porte qui qui se lance dans l’a­ven­ture mais la méga entre­prise du net : Google. Et for­cé­ment ça change pas mal de choses, car connais­sant la puis­sance que repré­sente cette entre­prise pour Inter­net, le fait qu’elle pré­sente son propre buti­neur va faire à terme du bruit (ce billet en est la modeste preuve).

 

Actuel­le­ment, l’hé­gé­mo­nie d’IE est mal­me­née régu­liè­re­ment par divers acteurs du mar­ché, comme Fire­fox, Safa­ri, Ope­ra ; avec des « part de mar­ché » en constante pro­gres­sion (même modestes). IE est aus­si mal­me­né par les concep­teurs de site web, car même dans sa der­nière mou­ture finale (ver­sion 7), IE est une plaie pour les créa­teurs res­pec­tueux des stan­dards. IE est aus­si affu­blé d’une cer­taine len­teurs (pas au lan­ce­ment ; mais à la navi­ga­tion, à l’in­ter­pré­ta­tion du javas­cript…) et que com­pa­ré à lui, Fire­fox 3 et Safa­ri 3 font figures de drag­sters et c’est sans par­ler des trous de sécu­ri­té qui le par­sèmes (même s’ils sont moins nom­breux que cer­tains de ses concur­rents, ils n’en res­tent pas moins plus dangereux).

Chrome arrive donc dans une période où la concur­rence fait rage dans les pré­ten­dants au trône de meilleur navi­ga­teur ; même si cette com­pé­ti­tion se fait avec un cer­tain fair-play puisque c’est l’ex­pé­rience uti­li­sa­teur qui est mise en avant.

Les entrailles de la bête.

Dans les faits, Chrome, repose sur une base connue à savoir le moteur d’in­ter­pré­ta­tion HTML issus de chez Apple : Web­Kit. Ce moteur open-source est déjà uti­li­sé par plu­sieurs acteurs du mar­ché, comme Google (dans son sys­tème embar­qué – Androïd – pour les télé­phones por­tables), Nokia, et d’autres dont j’ai oublié les noms. En effet, ce moteur a été choi­si pour son très bon ren­du des pages et la pro­pre­té de son code source, d’a­près les experts (dont je ne fait pas par­tie, car comme disent cer­tains copains « quand tu seras expert… tu seras expert ! ») en com­pa­rai­son avec l’autre grand moteur open-source, j’ai nom­mé Gecko (sous le capot de Firefox).

Deux autres carac­té­ris­tiques inté­res­santes sont à noter aus­si. La pre­mière est qu’il uti­lise un moteur d’in­ter­pré­ta­tion JavaS­cript pro­duit en interne par une équipe de pro­gram­meurs Danois spé­cia­listes des machines vir­tuelles. Cet inter­pré­teur, bap­ti­sé V8  est mul­ti­thread (comme Web­Kit d’ailleurs, une autre rai­son d’a­voir choi­si ce moteur pour le HTML) c’est-à-dire qu’il est capable de trai­ter paral­lè­le­ment plu­sieurs scripts en les com­pi­lant à la volé pour en accé­lé­rer l’exé­cu­tion et aus­si assu­rer l’in­dé­pen­dances des tâches en cas de problème.

Cette approche est très impor­tante car elle gou­verne tout le fonc­tion­ne­ment de ce navi­ga­teur, chaque page est un pro­ces­sus indé­pen­dant des autres pages éven­tuel­le­ment affi­chées dans d’autres onglet ou fenêtre et qu’en cas de plan­tage d’une page, le reste du navi­ga­teur n’en n’est pas affec­té, mieux chaque page/onglet n’empiète pas en terme de pro­ces­sus sur ses voi­sines et donc assure une meilleure flui­di­té à l’en­semble de l’ap­pli­ca­tion. Alors certes ceci se fait au détri­ment de l’oc­cu­pa­tion mémoire ; Chrome est plus gour­mand que ces concur­rents ; mais la qua­li­té per­çue est bien là !

Pour les cou­peurs de che­veux en plu­sieurs (dont je fait par­tie, cette fois !) Chrome pro­pose de visua­li­ser les dif­fé­rentes tâches qu’il est en train d’ac­com­plir mais aus­si de les « tuer » en cas de problème !

 

Fenêtre des tâches dans Chrome

Fenêtre des tâches dans Chrome

En cli­quant sur « sta­tis­tiques avan­cées » on accède même dans un onglet du navi­ga­teur à toutes les occu­pa­tions mémoires de tous les navi­ga­teurs lan­cés au même ins­tant sur la bécane, ce qui per­met de voir que IE s’en sort très bien (nor­mal une par­tie de son fonc­tion­ne­ment est assu­ré par le sys­tème lui-même…). Vient ensuite Fire­fox, puis Safa­ri, et enfin Chrome (déso­lé pour les fans d’o­pé­ra, je viens juste de réins­tal­ler ma vir­tua­li­sa­tion de Win­daube), je pré­cise que sur chaque navi­ga­teur, j’ai ouvert deux onglets avec un site fai­sant un usage inten­sif de JavaScript.

 

Comparaison des besoins mémoire entre navigateurs

Com­pa­rai­son des besoins mémoire entre navigateurs

 

 

Qu’en est il de la rapi­di­té à char­ger des pages ? Hé bin… ça trace sec ! 

Dans l’ordre décrois­sant de rapi­di­té : Chrome/Safari (jeu égal), Fire­fox et bon der­nier IE. J’au­rais même ten­dance à dire que Chrome est plus rapide.

Au niveau de l’interface.

On retrouve dans le desi­gn ce que cer­tains aiment dans les « applis » en ligne de Google. C’est clean et bleu.

L'interface de Chrome

L’in­ter­face de Chrome

Même sous XP, on retrouve les bou­tons au style Vis­ta dans le coin supé­rieur droit, et on constate qu’il n’y a pas de champ de recherche à la droite de la barre d’a­dresse, vue que celle-ci sert à la fois de barre d’a­dresse et de champs de recherche (on est chez Google ne l’ou­blions pas !). Pas de menu d’ap­pli­ca­tion comme les applis win­dows stan­dard mais deux bou­tons à droite de la barre d’a­dresse qui donnent accès aux dif­fé­rentes fonc­tions du logi­ciels (pré­fé­rences et tout le tou­tim). On accède par se biais aus­si à la navi­ga­tion pri­vée bien connue sous Fire­fox et Safa­ri (dans ce mode, le navi­ga­teur, ne garde pas d’his­to­rique, pas de variables de ses­sions et cookies en cas de fer­me­ture de la fenêtre/onglet). On peut aus­si créer des fenêtres indé­pen­dantes « d’ap­pli­ca­tion » pour ceux qui uti­lisent cou­ram­ment des applis comme Gmail ou Goo­gle­Doc, ain­si on se retrouve avec un rac­cour­ci (au choix sur le bureau ou dans le menu « Démar­rer ») qui lance l’ap­pli­ca­tion choi­sie dans une fenêtre Chrome dépouillé (sans barre d’a­dresse, onglet, bou­tons divers…).

Il s’a­git ni plus ni moins que l’in­té­gra­tion dans Chrome de la tech­no­lo­gie Gears ini­tiée par Google en début de cette année et qui per­met d’a­voir dans une fenêtre « nor­male » une appli­ca­tion en ligne.

Donc glo­ba­le­ment, je dis que pour une appli­ca­tion win­dows, c’est pas mal, c’est simple et assez intui­tif et ça rap­pel cer­tains thèmes que l’on peu trou­ver sous Linux avec Gnome, si ce n’est que les élé­ments d’in­ter­face win­dows (les ascen­seurs notam­ment) sont tou­jours aus­si moches…

Et pour les développeurs de sites ?

Comme Safa­ri, Chrome pos­sède un lot assez bien fou­tus d’ou­tils d’a­na­lyse et de debu­gage du code HTML et JavaS­cript. Certe, on est encore loin de ce que peu offrir Fire­fox avec la barre web deve­lo­per et sur­tout Fire­bug ; mais c’est déjà ça !

Et le Mac dans tout ça !?

Pour l’ins­tant, effec­ti­ve­ment, seule la ver­sion win­dows est dis­po. Mais selon Aman­da Wal­ker (une Soft­ware Engi­neer de chez Google) ils y tra­vaillent (et pas que sur la ver­sion Mac) afin de l’in­té­grer au mieux dans l’OS. En tout cas, c’est à n’en pas dou­ter une appli­ca­tion qui sera très atten­due sur Mac même si je pense que l’in­té­rêt est moindre car Safa­ri est (c’est un peu le mini­mum syn­di­cal) très bien inté­gré dans le sys­tème, est aus­si rapide, bien­tôt com­pa­tible avec Gears (et on peut déjà faire des WebS­nap sous Leo­pard) et le moteur JavaS­cript va être encore opti­mi­sé pour la pro­chaine ver­sion majeure (et casse déjà la baraque dans les betas actuelles)… Mais c’est dors et déjà une appli­ca­tion à avoir sous Win­dows car elle apporte un peu de sang neuf !

Et pour celles et ceuses qui lisent Sha­kes­peare dans le texte, Google à mis en ligne une inté­res­sante et très bien faite petite BD, qui explique avec force des­sins (c’est une BD…) la genèse de Chrome.

Ecrit par Sébastien Degliame
Rangé dans Informatique, web
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